Genre roi il y a quelques décennies, le plateformer est un genre qui a périclité fortement. Si on met de côté Nintendo qui est resté maître du genre, peu de studios ont continué à s'y essayer et encore moins à réussir l'exercice de sortir un bon jeu. Depuis quelques années on assiste - en partie grâce au monde indé - à un retour de ce genre peu vendeur mais pourtant si apprécié. Après un excellent AstroBot il y a peu, voilà qu'on accueille avec plaisir Nikoderiko - The Magical World. Caché derrière ce titre peu inspiré se trouve un jeu très fortement inspiré des ténors du genre. Le jeu de Knights Peak et de VEA Games tente donc de rendre hommage à Donkey Kong Country, Crash Bandicoot, Rayman et Mario. Rien que ça. Avec de si hautes références mieux vaut pour lui qu'il assure.

C'est dans les vieux pots...

Nikoderiko - The Magical World, comme une grande majorité de jeux de plateforme propose au joueur d'incarner un animal poilu. Comme le chat, le hérisson, le bandicoot ou le gorille étaient déjà pris, les développeurs ont opté pour un duo de Mangoustes. Nikoderiko et Luna de leurs petits noms sont d'intrépides aventuriers dont le but dans la vie est d'aller dénicher des trésors. Le jeu commence donc avec une longue cinématique présentant les deux comparses éviter tout un tas de pièges pour enfin réussir à s'emparer d'un magnifique trésor. Ce qu'ils n'avaient pas anticipé, c'est qu'à leur sortie les attendaient le baron Grimbald et ses hordes de sbires. Une mangouste ne se laisse jamais attraper et nos deux héros parviennent à fuir mais sans leur précieux. Ils jurent alors de partir à sa recherche entamant là une aventure que vous devrez guider. Très vite on découvre un jeu chatoyant disposant d'un style graphique avenant et venant chatouiller de près les productions made in Nintendo. Ce n'est pas un hasard, vu que l'inspiration principale de ce titre reste la série des Donkey Kong Country. Alors certes on y récolté des lucioles ressemblant fort aux lums de Rayman au lieu de bananes, mais la ressemblance est frappante. On y retrouve par exemple les même tonneaux canons, les même lettres jaunes et carrées à récolter dans chaque niveau formant le mot Niko (au lieu de Kong), les même rares cœurs de vies que dans les opus récents et même une petite bande de montures à utiliser pour varier le gameplay. Plus flagrant encore, le jeu se paye le luxe d'avoir de très belles compositions audios faites par David Wise, auteur connu entre autres pour avoir conçu la bande son de la série des Donkey Kong Country. Tiens, comme c'est étrange.

Qui peux le plus peux le moins

Mais Nikoderiko - The Magical World n'est pas un simple Donkey Kong au pays des mangoustes. Il dispose de ses propres arguments bien à lui. Pour commencer les mouvements des personnages sont assez différents. Quel que soit votre personnage (on peut changer entre les niveaux) les mouvements sont les mêmes. Vous pouvez sauter plus ou moins haut selon la durée d'appuie sur le bouton et l'élan donné. Il est possible de planer en mode paravoile de Link (mais oui puisqu'on vous dit que le jeu multiplie les influences) et on dispose d'un bouton d'attaque. En l'air on effectue une attaque vers le bas similaire à l'attaque rodéo de Mario et au sol on effectue une glissade permettant à la fois d'attaquer et de se mouvoir rapidement. Notez bien qu'il est possible après une glissade dans le vide d'effectuer un saut, ce qui est pratique pour se propulser sur de longues distances. Histoire de continuer sur les emprunts au plombier, on peut de la même manière rebondir de murs en murs. Lorsque l'on chevauche certaines montures (grenouille, chauve-souris et hippocampe), le bouton d'attaque sert également à tirer à distance, tandis qu'avec le dinosaure, on avale les ennemis ou on les recrache sur ses congénères. Lorsque vous êtes à pied il est possible également d'attraper certains objets comme des tonneaux ou des coffres pour les projeter sur les pauvres bougres qui passent par là. On s'en servira surtout contre les boss. Nous en parlions dans l'introduction, Nikoderiko s'inspire également fortement d'un autre titre assez différent à savoir Crash Bandicoot. En effet, si l'essentiel du jeu se joue en vue de profil, certains passages font évoluer le personnage en 3D dans la profondeur comme le fait le marsupial de Naughty Dog. L'inspiration ne trompe personne, d'autant plus qu'on retrouve le même type de caisses à détruire sur son chemin. Certaines portions de niveaux sont également plus ouvertes avec la possibilité de se mouvoir plus librement. Honnêtement ce ne sont pas les parties les plus réussies du jeu avec une caméra pas toujours terrible et des collisions parfois frustrantes. Mais fort heureusement la grande majorité du jeu reste calquée sur les Donkey Kong Country, allant jusqu'à reprendre des niveaux aquatiques pour faire de l'œil aux nostalgiques.

Moi ce que j'aime c'est la collection

Nikoderiko - The Magical World est structuré en 7 mondes de 4 niveaux et 1 boss, soit un total de 28 niveaux. Vu la présence de 29 cristaux à trouver (un par niveaux), on peut imaginer sans trop de problème qu'il y a au moins un niveau caché, probablement en dénichant toutes les lettres NIKO et toutes les clefs (deux par niveau à obtenir en réussissant un mini niveau défi). Au moment de l'écriture de ce test il ne m'en manque qu'une poignée pour le vérifier. La plupart des objets à collecter sont relativement simples d'accès, d'autant que le jeu est assez généreux pour ne pas vous forcer à reprendre un objet déjà obtenu même en cas de perte de vie. Tant que vous finissez le niveau ensuite c'est dans la poche. Il y a d'autres éléments à récupérer : des parchemins, des pièces et d'innombrables lucioles. Pour ces éléments-là par contre, ceux obtenus après le dernier checkpoint sont perdus en cas de décès. Ils ont cependant pour utilité de pouvoir être dépensés dans une boutique accessible à partir de la carte. Il est possible d'acheter des montures en réserve qu'il est possible d'invoquer au cours des niveaux, mais aussi et surtout de débloquer dans un musée des modèles 3D du jeu. Attention aux complétistes, attendez d'obtenir le trophée des 15000 lucioles en poche avant de dépenser votre pécule. Certains niveaux cachent également des pinatas à éclater pour avoir droit à une petite pluie de lucioles. Globalement, le jeu est plus simple et accessible que ses modèles, ce qui n'est pas franchement un mal. Pour les débutants, il existe même un niveau de difficulté plus bas. Pour ceux qui ont des amis, le jeu propose un mode coopération à deux simultanément. Ceux qui ont l'habitude du chaos ambiant dans les Super Mario apprécieront, mais personnellement j'ai tendance à penser qu'on se gêne toujours plus qu'autre chose dans les jeux de plateforme à plusieurs.

Mon avis à moi

Nikoderiko - The Magical World est vendu par ses géniteurs comme un jeu hommage au genre du jeu de plateforme. Très clairement ils n'ont pas menti sur la marchandise en proposant un jeu qui pille allégrement dans les meilleurs titres du genre. Si le jeu ne brille pas par son originalité, on sent qu'il a été fait avec soin et passion en proposant un level design de qualité et une réalisation soignée. Certes le jeu n'est pas parfait, en témoignent des collisions parfois frustrantes et une maniabilité très glissante qu'il faudra parvenir à dompter, mais si vous aimez le genre il mérite amplement le détour.

A qui s'adresse Nikoderiko - The Magical World ?

- Aux fans des jeux de plateforme 

- A ceux qui ont déjà terminé Astro Bot

- A ceux qui veulent retrouver les sensations des Donkey Kong Country

A qui ne s'adresse pas Nikoderiko - The Magical World ?

- A ceux qui n'aime que les jeux Nintendo

- A ceux qui aiment avoir un gros défi

- A ceux qui ne supportent pas la vue "Crash Bandicoot"

Johann Barnaud alias Kelanflyter